Agrippa de Nettesheim
Né à Cologne en 1486, Cornelius Agrippa mène une vie vagabonde empreinte de légendes à laquelle s'attache une réputation sulfureuse de magie.
Son premier livre, De occulta Philosophia (1510), est un éloge de la magie, ou philosophie secrète, seule à même de mettre au service de l'homme les puissances occultes qui agissent dans l'univers. Il enseigne d'abord à l'Université de Dole où il commente le De Verbo mirifico, oeuvre cabalistique de Jean Reuchlin.
Accusé d'hérésie, il doit se réfugier à Londres, puis, après un bref séjour à Cologne, il se rend en Italie pour participer, en qualité d'agent de l'Empereur Maximilien, au concile schismatique de Pise (1511-12) et pour enseigner à l'université de Pavie. Il quitte l'Italie en 1518 pour Genève puis Fribourg où il est médecin (1523-24).
Après un séjour à Lyon où il est le médecin personnel de Louise de Savoie (1524-28), il se rend aux Pays-Bas où il devient historien de cour et archiviste de Marguerite d'Autriche régente des Flandres.
De nouveau, il est obligé de fuir après la condamnation par les facultés de théologie de Louvain et de la Sorbonne du De incertitudine et vanitate scientiarum declamatio invectiva (1526) : réquisitoire contre la science profane (les constructions scientifiques sont des hypothèses approximatives) et la théologie (la béatitude étant promise aux simples d'esprit), et dans laquelle il condamne aussi les désordres de l'Eglise.
Il se réfugie à Cologne sous la protection de l'archevêque-électeur. De retour en France en 1535, il meurt à Grenoble cette même année.