Edward Kelly
Edward Kelly semble être né à Worcester, et d'après Anthony à Wood (1), l'événement se serait produit à quatre heures de l'après-midi le premier jour d'août 1555.
C'était la troisième année de règne de la reine Mary. Il fut éduqué dans sa ville natale jusqu'à l'âge de dix-sept ans, âge auquel il se serait rendu à Oxford. Les registres de cette Université ne mentionnent aucun Edward Kelly y faisant son apparition à la période en question, et l'on pense que son véritable nom était Talbot.
S'il fut à Oxford, ce ne fut que brièvement, et il est censé l'avoir quitté brutalement. D'autres récits affirment qu'il fut élevé en apothicaire et que de la sorte il acquit quelques compétences en chimie. Ce fut plus probablement la profession de son père, lequel dut lui fournir quelques connaissances durant son enfance.
Au terme de ses études scolaires, que ce soit à Oxford ou ailleurs, il semble avoir embrassé le droit, et s'être fixé à Londres ou, d'après une autre source, à Lancaster, mais peut-être bien aux deux endroits. C'est certainement dans la dernière que ses ennuis commencèrent.
C'était un habile homme de plume, qui s'était donné la peine de se familiariser avec l'anglais archaïque et, provenant de Worcester, sans doute avec le gallois. De fait, on l'accusa d'employer ces talents pour créer de faux documents dans l'intérêt d'un client. L'accusation est très vague et ne repose sur rien que l'on puisse qualifier de preuve. L'on affirme toutefois, de manière tout aussi incertaine, qu'il fut mis au pilori à Lancaster, et également privé de ses oreilles. Il est sûr qu'il eut de graves ennuis car jusqu'à la fin de sa vie il eut toujours plus ou moins peur de la justice anglaise, et semble avoir quelquefois préféré une prison étrangère à l'accueil incertain qu'il pouvait envisager de retour dans sa patrie.
Edward Kelly, apparemment sans que ce soit dû à ses mérites, se rendit acquéreur des deux teintures de la philosophie Hermétique. Coupable ou martyr, voyant ou conjureur frauduleux, fripon ou saint, cela importe peu en comparaison. Il peut de plus avoir expliqué les teintures en sa possession par une fiction romanesque, mais cela est en soi dénué d'importance. En même temps, pour ce qui est de ses visions, il faut reconnaître qu'il était un clairvoyant de haut niveau, ou alors un homme qui avait le génie du mensonge