l'herbe du bon soldat
C'est une petite plante haute d'environ 20 à 30 cm, à la tige grêle, ramifiée vers le haut. Chaque rameau se termine en plein été par une fleur à cinq pétales jaune vif, nettement séparés les uns des autres. Les feuilles sont à formes variables, celle du haut en général assez grandes, trilobées, aux bords en dents de scie.
La plante est velue ; à l'automne elle se reconnaît à ses petites têtes rondes, hirsutes, formées par les graines à crochets.
Benoîte commune, Geum urbanum, Linné, famille des Rosacées
L'herbe du bon soldat a été associé à Jupiter, le dieu bienfaisant et protecteur des Romains. Plus tard, " les soldats du Bon Dieu ", les moines chasseurs de diables, l'ont utilisée pour nettoyer les lieux infectés par la présence du malin et de ses suppôts. D'abord, on procédait à des fumigations d'un encens spécial, qui délogeait les mauvais esprits ; puis la racine bénie (un autre nom de cette plante) brûlée dans une cassolette parachevait l'oeuvre de purification.
Une bière aphrodisiaque ?
L'odeur de cette racine est agréablement aromatique, rappelant celle du clou de girofle. Ce fin arôme a pu inciter les bons moines du Nord, depuis toujours habiles brasseurs de bière, à ajouter la plante à leurs élaborations alchimiques. Furent ils conscients des dangers qu'ils encouraient ? Selon sainte Hildegarde, " la benoîte est chaude, et si quelqu'un en prend dans une boisson, elle l'enflamme de désir amoureux ". Mais cette sainte abbesse ajoute aussitôt que la décoction de la racine bénie vient à point pour restaurer les forces d'un corps affaibli.
Pour l'herboriste anglais Culpeper, l'herbe du bon soldat est si bénéfique, si dénuée de toxicité qu'il est inutile d'en prescrire des dosages. " Et elle est si utile qu'elle devrait se trouver dans chaque maison "