Louise-Marie-Thérèse-Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon (1750-1822) : Fille de Louis-Philippe d'Orléans et épouse du duc de Bourbon elle était passionnée par la spiritualité, les oracles et la magnétisme. Elle entretenait autour d'elle un véritable cercle de mystiques exaltés, de francs-maçons et de martinistes. Elle accueillait souvent le Philosophe inconnu, soit au palais Bourbon, soit en son château de Petit-Bourg. C'est pour elle que Saint-Martin écrivit Ecce Homo. Grande Maîtresse des Loges d'Adoption, partisane de la Révolution, bannie de France pour quelques années au moment de Fructidor, elle connut un destin hors du commun.
« Bourbon (S. A. S. madame la duchesse de), grande maîtresse de l'ordre des franc-maçonnes d'adoption en France, présida en 1777, à la tête de toute la noblesse de la cour, frères et sœurs, la loge d'adoption de la Candeur, où fut initiée la comtesse de Rochechouart. Dans la loge d'adoption de l'année 1779, il fut question d'admettre au grade de maçonne parfaite une sœur qui en avait été jugée digne par ses hautes vertus et son zèle remarquable pour l'art royal. La sérénissime grande maîtresse ne possédait pas ce grade, et la loge entière voulait le lui conférer sans retard et sans déplacement. L'illustre grande maîtresse refusa cette faveur. « Je me crois obligée, dit S. A. S., de donner aux maçons et maçonnes l'exemple de la régularité, et de ne prendre connaissance du grade de maçonne parfaite qu'après en avoir moi-même subi les épreuves comme une simple maîtresse . » En effet, S. A. S., accompagnée de la sœur comtesse de Polignac, subit toutes les épreuves du grade. Tous les mystères de ce grade lui ayant été dévoilés, elle déposa son obligation dans les mains du vénérable, et reçut l' anneau qui resserrait le lien qui existait déjà entre l'auguste sœur et l'ordre maçonnique, et qui mettait le comble à la gloire de la loge de la Candeur. Dans cette célèbre séance, madame la duchesse de Bourbon prêta une nouvelle obligation en qualité de grande maîtresse inamovible de la loge de la Candeur, à laquelle elle fit don de son portrait. Des circonstances politiques firent cesser ces grandes et solennelles réunions dès l'année 1780.»