La légende du Graal

                

Récipient merveilleux, thème d'un mythe d'origine et de signification controversées (païenne, probablement celtique et magique, ou chrétienne et liturgique), dont Chrétien de Troyes, avec son roman Perceval ou le Conte du Graal (apr. 1180), fit un thème littéraire, repris ensuite dans de nombreux romans européens. Le Graal, chez Chrétien de Troyes, figure dans un cortège, aux côtés d'une lance qui saigne et d'un tailloir : il contient une hostie dont se nourrit un roi malade et qui intrigue le jeune Perceval.

Robert de Boron assimile le Graal au calice qui, au Calvaire, recueillit le sang du Christ. Wolfram von Eschenbach, dans son Parzival (1200-1210), en fait une pierre précieuse. La quête du Graal, devenue le symbole d'une recherche de la perfection chrétienne qui mène à Dieu, reparaît métamorphosée, dans le Parsifal (1882) de R. Wagner, dans la Terre vaine (1922) de T.S. Eliot et, sur un mode plus distancié, dans les œuvres de J. Gracq, T.H. White, J.R.R. Tolkien.

Le Graal est selon la légende une coupe dans laquelle auarait été recueilli le sang de Jésus par les anges, ou selon les versions par Joseph d'Arimatie présent lors de la passion. Le texte narrant la légende du Graal est écrit très tôt, environ au Xe siècle par un certain Chrétien de Troyes. Le nom est vraisemblablement un pseudonyme, puisque le prénom comme le nom sont des noms communs.

La légende du Graal joua un rôle fondamental dans l'histoire de France. Il faut remonter au temps de l'affrontement entre le Nord et le Sud, entre les provinces de langue d'Oc, et les contes du Nord, autour du Comte de Paris, qui soutenus par l'Eglise, décidèrent de conquérir le Sud de la France, au prix du sang et de la guerre, pour agrandir leur pouvoir. Dans cette guerre sanglante, (dont on trouvera l'histoire détaillée admirablement écrite dans le Que Sais-je, l'histoire du languedoc), un événement, aux alentours de l'an mille, marque l'histoire du Languedoc de la façon la plus cruelle: c'est la destruction de Béziers, où les Comtes du Nord tuent 10 000 personnes, en prenant soin de n'épargner ni femme, ni enfant, ni vieillard.

Le massacre de Béziers emplit d'angoisse et d'horreur toutes les populations du Sud, et il faut, pour en comprendre l'ampleur et l'impact, se représenter cette ville comme l'équivalent pour notre monde actuel, d'une grande métropole régionale comme Lyon ou Marseilles. Imaginez que l'une de ces villes soit rasée, et ses habitants tués jusqu'à la dernière personne. Ce massacre lance le signal de la révolte de l'Occitanie, et c'est à cette période que la légende du Graal connaît son premier grand succès, en particulier dans toutes sortes de sectes qui fleurissent en réaction aux Comtes du Nord qui massacraient sous le couvert de l'Eglise.

Les Cathares, dont les origines religieuses sont complexes, et remontent, selon les chercheurs atuels, à un savant mélange de gnose égyptienne avec des croyances nordiques, s'emparent du mythe du Graal.

Dans toute la provence, on ne cesse d'évoquer la coupe mystérieuse pour sauver le monde et rétablir l'harmonie... contre les Comtes du Nord, mais aussi contre l'Eglise, fausse Foi, puisque voilà que l'Inquisition commence à sévir, et pour assoir le pouvoir du Nord sur le Sud, à élever des bûchers criminels contre tous les hérétiques. Une fois les Cathares exterminés, après le dernier bûcher de Monségur, où périrent près de 250 'parfaits' (les prêtres cathares), la révolte occitane s'essoufle peu à peu, et la légende du Graal tombe dans l'oubli pour quelques siècles.

On ne la lira jamais plus en lumière de ce qu'elle signifiat pour tous ces individus révoltés par la barbarie de l'Eglise, et assoiffés de vraie Foi, de communication directe avec le divin, sans intermédiaire de prêtres, et dans le but d'établir un monde de justice.

Un certain Gandal, passioné par les Cathares, redécouvre la légende dans les années 1932. Il prétend avoir trouvé la grotte où se trouverait le Graal, associé ce lieu mythique avec le lieu encore inconnu où les Cathares auraient caché leur trésor, car à Montségur, tout le monde a brûlé, mais la nuit précédent la rédition, deux messagers sont partis par des chemins de traverse connus des seuls assiégés (qui ont tenu des mois de siège parce qu'ils disposaient de passages secrets et se réapprovisionnaient). On dit que cette nuit-là, le coffre qu'ils portaient sur deux rampes contenaient la fortune des Cathares qui a échappé aux Inquisiteurs, et que ce coffre a été caché dans une grotte de la région.

Gandal, lui, est persuadé qu'il va tout retrouver. Il prétend même avoir resitué le Graal dans la muraille, et assure que dans la grotte qu'il a découvert, avait lieu es cérémonies d'initiation des Cathares pour cette même raison.

                                           



13/02/2006
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