Le Grand Rituel d'exorcisme, quasiment obsolète

Procéder à une cérémonie d'exorcisme n'est pas chose courante. Depuis plus de trente ans, semble-t-il, le diocèse de Paris n'a été le théâtre d'aucun Grand Rituel. Celui-ci, sous l'impulsion du concile Vatican II, a été considérablement simplifié.

La dernière « version » date de 1998. Ecrite en latin, elle n'a pas encore été publiée en français. Cela n'empêche évidemment pas les prêtres concernés d'en connaître toutes les spécificités.
Pendant longtemps, ce type de cérémonie n'a emprunté aucun modèle en particulier : telle ou telle prière, ou invocation, pouvait être librement employée.

Les premiers rituels d'exorcisme remontent au XVIe siècle, à l'époque de l'Inquisition et de la chasse aux sorcières. Peu à peu, des textes spécifiques commencent à s'additionner, pour finir par constituer une véritable chaîne de prières.

Le Grand Rituel d'exorcisme naît lui en 1614. Il combine oraisons, litanies, bénédictions, aspersion, adjuration, interpellation du démon. Bref, une cérémonie à la fois sévère et longue, qui sera abrogée par Vatican II notamment pour ces deux raisons.

Aujourd'hui, la cérémonie d'exorcisme se veut plus simple et surtout davantage empreinte de compassion. Il n'y a aucune volonté de décorum. Une église, ou une chapelle, sert de cadre. Le prêtre exorciste ne porte pas de vêtement liturgique particulier, sinon une aube et une étole.

Le fait que l'on ne pratique quasiment plus de Grand Rituel ne signifie pas pour autant que certains actes de foi - bien précis en ce type de circonstance - aient été abandonnés. Outre la prière d'exorcisme, une prière à l'oratoire peut aider le « souffrant » à se libérer : « Prière improvisée reformulant l'histoire vécue par le souffrant, psaume ou prière adaptée, prière de saint François d'Assise, prière de délivrance », précise le Service de l'exorciste Saint-Irénée de Paris, dont fait partie le père Luc Mathieu.

L'imposition des mains est parfois pratiquée. Le sacrement de réconciliation peut également être proposé. Le signe de la croix, l'eau bénite, l'eucharistie ou encore la participation à la veillée pascale sont autant d'éléments complémentaires qui participent à cet accompagnement.

Enfin, dans certains cas, le prêtre exorciste peut remettre un petit objet symbolique : « Aux plus démunis, ou aux égarés, qu'on n'a pas réussi à faire grimper sur nos épaules, on donne une petite icône, un évangile de poche, un feuillet de prières », précise-t-on encore à l'Accueil Saint-Irénée. Pas de médailles ? « Ils en sont déjà largement couverts. »

Historia



05/03/2006
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