Les Labyrinthes

Le labyrinthe est originellement le palais crétois de Minos où était enfermé le Minotaure et d'où Thésée ne put sortir qu'à l'aide du fil d'Ariane. Mais ce tracé complexe se retrouve à l'état naturel dans les tunnels de certaines grottes préhistoriques ; il est représenté dans le pavé des cathédrales. Tout comme en Grèce il était connu en Égypte.

Le labyrinthe permet l'accès à une finalité grâce à un voyage initiatique, et l'interdit à ceux qui n'en ont pas les "qualités" requises.
En ce sens, on a rapproché le labyrinthe du mandala, qui comporte d'ailleurs parfois un aspect de labyrinthe. Il s'agit donc d'une figuration d'épreuves initiatiques, préalables au cheminement vers une finalité recherchée. Les labyrinthes gravés sur le sol des églises étaient à la fois la signature de confréries initiatiques, de constructeurs et les substituts du pèlerinage en Terre Sainte. C'est pourquoi on trouve parfois au centre, soit l'architecte lui-même, soit le Temple de Jérusalem: l'élu parvenu au Centre du monde, ou symbole de ce Centre. Le croyant qui ne pouvait accomplir le pèlerinage réel parcourait en imagination le labyrinthe jusqu'à ce qu'il arrive au centre, au lieu saint.
 
Le parcours se faisait fréquemment à genoux. Le labyrinthe annonce la présence de quelque chose de précieux ou de sacré. Il peut avoir une fonction militaire, pour la défense, d'un tombeau, d'un trésor. Il n'en permet l'accès qu'à ceux qui connaissent les plans, aux initiés. Le centre que protège le labyrinthe sera réservé à l'initié, à celui qui, à travers les épreuves de l'initiation (les détours du labyrinthe), se sera montré digne d'accéder à la révélation mystérieuse. Une fois parvenu au centre, il est comme consacré; introduit dans les arcanes, il est lié par le secret. Dans la tradition kabbalistique, reprise par les alchimistes, le labyrinthe remplirait une fonction magique, qui serait un des secrets attribués à Salomon.C'est pourquoi le labyrinthe des cathédrales serait appelé labyrinthe de Salomon.
Aux yeux des alchimistes, il serait une image du travail entier de l'œuvre avec ses difficultés majeures. Celle de la voie qu'il convient de suivre pour atteindre le centre, où se livre le combat des deux natures; celle du chemin que l'artiste doit tenir pour en sortir. Cette interprétation rejoindrait celle d'une certaine doctrine ascético-mystique: se concentrer sur soi-même, à travers les mille chemins des sensations, des émotions et des idées, en supprimant tout obstacle à l'intuition pure, et revenir à la lumière sans se laisser prendre aux détours des chemins. L'aller et le retour dans le labyrinthe seraient le symbole de la mort et de la résurrection spirituelles.
 

Le labyrinthe conduit aussi à l'intérieur de soi-même. C'est là, dans cette crypte, que se retrouve l'unité perdue de l'être, qui s'était dispersé dans la multitude des désirs.

L'arrivée au centre du labyrinthe, comme au terme d'une initiation, introduit dans une loge invisible, que les artistes des labyrinthes ont toujours laissée dans le mystère ou, mieux, que chacun pouvait remplir selon sa propre intuition ou ses affinités personnelles.

 

Source : Esonews

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29/01/2006
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