Louise Michel
L'initiation de Louise Michel le 13 Septembre 1903 ( à la Loge "La Philosophie Sociale" G.L.S.E. II "maintenue et mixte" ) suivie de sa première conférence le 14 septembre 1903 ( à la Loge "Diderot") sur le thème du féminisme.
Deux ans avant la dissolution de la GLSE , le 14 Mars 1893 : Maria Deraismes initie 17 femmes.

Parmi elles : Marie Bequet, Clémence Royer, Maria Martin, Anna Feresse-Deraismes, Marie Pierre, Marie-Georges Martin.

Le 1er avril 1893, ces dernières ayant atteint la maîtrise (sic), Maria Deraismes affilie Georges Martin et crée une loge mixte.

C'est dans une Loge de la GLSE "maintenue et mixte" que sera initiée Louise Michel le 13 Septembre 1904.

« N'est-ce pas une honte pour la maçonnerie qu'une telle femme ait pu répondre à son âge et sous le bandeau des initiés : « Je serais entrée avec plaisir dans la maçonnerie et depuis longtemps ; mais on m'a toujours dit que la femme n'y a pas une place égale à celle de l'homme. » ?

Point n'est besoin d'ajouter que l'illustre profane a subi avec courage et sincérité les épreuves morales ; dans la vie d'une femme comme elle une initiation pèse d'un poids bien mince.

Dans ses réponses se dégageait nettement la citoyenne courageuse qu'elle a été toute sa vie, et à un Frère plutôt hostile qui lui demandait si elle croyait devoir tuer les gens qui ne pensent pas comme elle, elle a Répondu : « Toute vie est sacrée et j'éprouverais la plus grande douleur à verser le sang d'autrui ; mais si nous étions en période révolutionnaire et qu'un meurtre fût la condition du triomphe de mes idées, je n'hésiterais pas une minute ».

La courte vie maçonnique de Louise Michel (1903-1905)

Après son initiation, Louise Michel fit, durant les quelques mois de sa vie maçonnique, une très active propagande dans tous le midi de la France en faveur de l'admission des femmes dans les Loges du GODF et de la GLDF.

Grâce à la propagande que lui assurent les maçons et maçonnes, elle donne, à Rouen, une conférence devant douze cent auditeurs. Elle y tient des propos anti-militaristes, dont il faut bien croire qu'ils ne manquent pas d'impact puisque, aussitôt après, le directeur général en personne de la sécurité publique en Italie télégraphie en toute hâte à son homologue français pour savoir dans quelle mesure on peut craindre au-delà des Alpes, une visite de la redoutable agitatrice.

Louise Michel meurt à Marseille le 10 janvier 1905 ,durant une tournée de conférences dans le Midi.

Son corps fut ramené à Paris et ses obsèques furent suivies par une foule évaluée à 100.000 personnes.

Plusieurs dossiers des archives de la préfecture de police narrèrent la cérémonie d'enterrement ainsi que « l'incident des emblèmes maçonniques » , épinglés sur le cercueil par le Vénérable de "La Philosophie Sociale" ; que des anarchistes arrachèrent, prétextant que Louise Michel n'appartenait à personne.

"Ce qui est sûr, c¹est que l'esprit libertaire de Louise Michel soufflait où il voulait"

Par Yann LE GIGAN