Voici un des textes de mon tendre ami Franck..Pour nos 1 an,il a écrit ceci :


MOIRES

Ce jour d'éternité Klôthô sur son fuseau filait ta destinée,
une goutte de magie glissa de ses doigts en prélude à ta vie.
Quelques années avant, la même effluve parfumée,
au jour finit, exhala de son souffle vers mon embryon esprit.

Lathésis enroule son fil, destinant à chacun son profil
Trace les lignes de nos mains, les lieux de nos matins
joueurs, d'enfants graciles vite adolescents juvéniles.
Et un lendemain, déjà femme et homme à temps plein.

Tourne le fuseau, découvre dans le monde le laid et le beau
Explore la frontière, la marge, dans le silence des pierres
L'existence cache ses cadeaux, cherchons sous le terne ses joyaux
Au bord de ta rivière, ta féminité brille d'un éclat fier.

La découverte de l'amour, légèreté du toujours
Vient l'étoffe des chagrins, sous des peaux de satin
des maîtresses aux cœurs sourds, des amants aux corps lourds
Qui creusent nos reins, sous la courbe d'un sein.

Et vient l'homme compagnon et sous son oraison
ton ventre comme une lune, par deux fois, crée les trois Runes.
Jeunes pousses qui grandiront, au gré de leurs saisons
Quatre et toujours une, le mystère attends l'heure nocturne.

Air, Eau et Feu, je m'active, malicieux
Dans le quotidien, des deux mondes, lequel est le mien ?
Pour le mieux, je guette cette antique mélancolie, du coin des yeux.
Comme rien, passent les années, au hasard du bien.

l'Olympe demeure vide, ne reste que l'humain pour les Moires avides
Le brin de laine, mordoré, comme un cheval sur la plaine
Signe le départ de la Sylphide, mission dans le ciel limpide
La créature aérienne guette... et me délivre son étrange aubaine.

La porte entrebâillée, les yeux clos, enfin éveillé
Voyages en bourrasques dans le monde fantasque
du vivant qui palpite en son immensité.
Le visage Inca se démasque, végétal dans la vasque.

Je reste dans cette forêt enclos, quand pour toi, le cycle éclos.
Dans l'ombre du malheur, le magique t'oblige à sa lueur.
Rassurée par les mots, de ceux qui savent, les astrals jumeaux.
Tu jugules la peur, pars en aventure sur les battements du cœur.

Savoir, vouloir, oser... La Déesse pour nous un pli du voile a soulevé.
Alors se taire, les yeux exorbités ne rien révéler, sans devenir austères.
Ne pas les effrayer, nos proches qui nous aiment, chut, pas ensorceler.
L'orgueil en nous abstraire, un pied dans le réel, de la folie se soustraire.

Une presque décennie, oscille sur le fil du connu et de l'indéfini
La sphère du solide, inexorable vérification d'elle-même, oxyde
mes circuits d'énergies. Elle réclame l'action, sans devenir ennemie
Construction des mes rides, utile, avec l'horreur du vide.

Tu progresses sur les chemins intérieurs, sans paresse
Rieuse devant les mystères, amoureusement curieuse
sans cesse, démêlant les réseaux, leurs improbables tresses.
Demeurée lumineuse, face à l'inexorable hideuse.

Ainsi nous voici, prêts, comme pour un road-movie,
Arcs tendus, ne manque que la flèche, signal ténu
qui bondit, embrasant nos vies,
âmes émues, en ce jour, élues.