Suite sur la piste du serpent
Au début, je ne prenais pas vraiment cette idée au sérieux. Après tout, il semblait hautement improbable que des Indiens consommateurs de drogue et vivant dans des forêts profondes aient pu communiquer dans leurs hallucinations avec l'ADN. Mais aucune autre explication concernant le savoir chamanique ne me paraissait satisfaisante.
Si les ayahuasqueros
accédaient réellement à de l'information botanique, d'où provenait-elle ?
L'hypothèse de l'ADN présentait au moins l'avantage de répondre à la question.
Les jours suivants, je classai l'ensemble de mes notes et repérai plusieurs autres cas où des serpents cosmiques sont associés à la création de la vie.
Mais je n'étais pas plus avancé pour autant.
A l'époque où je séjournais à Quirishari, je savais déjà que la croyance animiste selon laquelle tous les êtres vivants sont, précisément, animés par les mêmes essences avait été corroborée en 1953 par la découverte de la structure de l'ADN.
J'avais appris au collège, en classe de biologie, que la molécule de la vie est la même pour toutes les espèces et que l'information génétique nécessaire à l'élaboration d'une rose, d'une bactérie ou d'un être humain est codée dans un langage universel à quatre lettres, A, C, G et T, qui désignent quatre composés chimiques formant la double hélice de l'ADN.
La correspondance entre l'ADN et les essences animées perçues par les chamanes n'était pas donc pas nouvelle pour moi. Le classement de mes notes ne me révéla aucune autre correspondance intéressante.
Avant de commencer à rédiger mon livre, je tins néanmoins à vérifier en bibliothèque une dernière piste. Dans plusieurs mythes de création où j'avais trouvé des serpents cosmiques, j'avais également trouvé des jumeaux – peut-être était-ce là une correspondance avec la double hélice. Je fouillai quelques livres sur la mythologie et découvris avec surprise que le thème des jumeaux était très répandu dans les mythes de création, non seulement en Amérique du Sud, mais dans le monde entier. Ainsi, le serpent à plumes des Aztèques, Quetzalcoátl, qui symbolise l'énergie vitale sacrée, est-il un enfant jumeau du serpent cosmique Coatlicue – en aztèque, le mot coatl ayant le double sens de« serpent » et de « jumeau ».
Comment se faisait-il que les Aztèques parlaient également d'un serpent double, d'origine cosmique, et symbole de l'énergie vitale ?
Je quittai la bibliothèque et rentrai à la maison. J'avais besoin de réfléchir. Que signifiait donc tout cela ? Je partis à nouveau me promener en forêt, afin de mettre de l'ordre dans mes idées. Après avoir récapitulé les éléments que j'avais en main, je me rendis compte que j'étais dans une impasse. Ruminant sur ce blocage, je songeai tout à coup au conseil que m'avaient prodigué lesAshaninca : « Regarde la forme », m'avaient-ils dit.
Le matin même, à la bibliothèque, j'avais consulté plusieurs encyclopédies à propos de l'ADN, et noté que sa forme y était le plus souvent décrite comme une échelle, ou une échelle de corde torsadée, ou un escalier en colimaçon. Le déclic eut lieu dans le quart de seconde suivante : « LES ÉCHELLES ! » Les échelles des chamanes « symboles de la profession » (selon Métraux), présentes dans les thèmes chamaniques du monde entier (selon Eliade) !
Je revins précipitamment à mon bureau et entrepris de parcourir rapidement les livres de Mircea Eliade, en particulier « Le chamanisme et les techniques archaïques de l'extase » (1951). Selon Eliade, il existe « d'innombrables exemples » d'échelles chamaniques sur les cinq continents : ici des « échelles tournantes », là des « escaliers » ou des « cordes tressées », impliquant nécessairement une communication entre le Ciel et la
Terre. Eliade cite également l'Ancien Testament, où l'on voit Jacob rêver une échelle dont le sommet atteint le ciel, par laquelle « les anges du Seigneur montent et descendent ». Eliade mentionne aussi des serpents cosmiques, en Australie cette fois.
Les correspondances que je commençais à percevoir dépassaient de loin la portée de mon enquête. Mais je ne pouvais plus m'arrêter. Je saisis les quatre tomes de l'œuvre de Joseph Campbell consacrée à la mythologie mondiale pour voir s'il mentionnait d'autres serpents cosmiques.
Un des premiers dessins que j'aperçus en ouvrant le volume intitulé « Mythologie
occidentale » était un sceau mésopotamien datant de 2200 av. J.-C. environ, montrant le Dieu Serpent sous forme humaine avec son symbole caducée : deux serpents entrelacés en une double hélice.
Feuilletant fiévreusement le livre de Campbell, je trouvai des serpents torsadés dans la plupart des images représentant une scène sacrée. Grâce à l'index je découvris qu'il y a des serpents cosmiques créateurs de vie non seulement en Amazonie, au Mexique et en Australie, mais à Sumer, en Egypte, en Perse, dans le Pacifique, chez les Hindous, en Crète, en Grèce et en
Scandinavie.
Campbell écrit à propos de ce symbolisme omniprésent : « Partout où la nature est vénérée comme étant animée en elle-même, et donc divine de façon inhérente, le serpent est révéré comme son symbole ».
Je consultai aussitôt le « Dictionnaire des Symboles » à la rubrique « serpent » et lus : « Il joue des sexes comme de tous les contraires ; il est femelle et mâle aussi, jumeau en lui-même, comme tant de grands dieux créateurs qui sont toujours, dans leur représentation première, des serpents cosmiques. [...] Le serpent visible n'apparaît donc que comme une brève incarnation d'un Grand Serpent Invisible, causal et a-temporel, maître du
principe vital et de toutes les forces de la nature. C'est un vieux dieu premier que nous retrouverons au départ de toutes les cosmogénèses, avant que les religions de l'esprit ne le détrônent ».
Face à l'énormité de ce que je croyais être en train de découvrir, ma tête se mit à tourner. Il apparaissait, en effet, que, partout dans le monde, les chamanes utilisent certaines techniques pour réduire leur conscience au niveau moléculaire et accéder ainsi à la connaissance du serpent/principe vital, alias ADN. Depuis des mois, les indices de cette découverte se trouvaient à portée de ma main, dans ma propre bibliothèque, mais je n'avais
pas su les voir. D'ailleurs, personne ne semblait les avoir remarqués. Ni Eliade, ni Campbell ne mentionnent l'ADN. Est-ce parce que le savoir occidental sépare les choses pour les comprendre : d'un côté la mythologie, de l'autre la biologie, et laisse entre deux s'étendre un no man's land ?
Il était plus de 20 heures. Je n'avais rien mangé. Je sortis une bière du frigo et posai un disque de violon sur la platine. Puis je me mis à arpenter le bureau en réfléchissant à haute voix. Au bout de quelques minutes, je me rendis compte que je pourrais peut-être tester mon hypothèse selon laquelle les chamanes voient de l'information moléculaire, en examinant les peintures
de Pablo Amaringo, un ayahuasquero péruvien doué d'une mémoire photographique, qui peint ses hallucinations de façon hyperréaliste.
Ces toiles sont reproduites dans un beau livre intitulé, en traduction littérale,« Visions d'ayahuasca : l'iconographie religieuse d'un chamane péruvien ».
Je les avais souvent admirées, frappé par leur ressemblance avec mes propres visions hallucinatoires. Mais cette fois-ci, en ouvrant le livre, je restai bouche bée.
Il y avait non seulement des escaliers en zigzag, des lianes entrelacées ou des serpents torsadés dans presque chaque image, mais aussi des doubles hélices.
C'était ahurissant. Il y avait là, au beau milieu d'une imagerie chamanique réputée, des doubles hélices, mais personne ne semblait avoir remarqué leurs liens possibles avec la biologie moléculaire. Une correspondance aussi manifeste devait sûrement avoir déjà été remarquée, me dis-je. Et si tel n'était pas le cas, je n'étais sûrement pas la personne digne de la découvrir. Avais-je entrevu là quelque chose que j'étais censé ne pas voir ?
Je me rappelai que les dragons de Michael Harner l'avaient averti qu'ils lui donnaient une information réservée aux mourants et aux morts.
Subitement, une peur irrationnelle m'envahit, et je sentis le besoin urgent de partager mes idées avec quelqu'un. Je téléphonai à un vieil ami et me mis à lui débiter les correspondances que j'avais trouvées au cours de la journée : les jumeaux, les serpents cosmiques, les échelles d'Eliade, les doubles hélices de Campbell et celles d'Amaringo. Mon ami écouta patiemment, puis me suggéra de tout noter.
Je suivis son conseil. Alors que je jetais sur le papier tout ce que je venais de découvrir sur le langage de l'ADN, je me souvins du premier verset du premier chapitre de saint Jean : « Au début était le logos » – le mot, le verbe, le langage.
Cette nuit-là, j'eus de la peine à m'endormir.
Au cours des semaines qui suivirent, je fus obsédé par les serpents et par l'ADN, et me mis à voir des échelles partout : dans les parquets, dans les carrelages, dans les fenêtres à carreaux, dans les rayons des bibliothèques, dans les escaliers, dans les clôtures, dans les barrières, dans les ponts, dans les antennes, dans les pylônes électriques, dans les rails de chemin de fer, dans les claviers de piano et les frettes de guitare. Il m'apparaissait que le motif de la vie se cachait non seulement dans les feuilles et les arbres, mais dans nos symboles et nos artefacts.
Mais chaque fois que j'essayais d'en parler aux gens autour de moi, en leur montrant par exemple le motif d'échelle formé par les fenêtres de la pièce où nous nous trouvions, ils regardaient d'un air incertain, comme s'ils ne voyaient pas.
Je continuai à lire des ouvrages de mythologie et de biologie moléculaire.
Chaque jour apportait un nouveau lot de correspondances. J'émergeais de longues séances dans mon bureau en déclamant des phrases comme : « La duplication d'une double hélice d'ADN donne deux doubles hélices qui sont
des copies exactes l'une de l'autre, c'est-à-dire des jumelles, et les peuples indigènes associent les jumeaux à la création de la vie depuis des millénaires ». Ou :« Francis Crick, le co-découvreur de la structure de l'ADN, dit que les formes de vie les plus simples sont d'une telle complexité qu'elles n'ont pu
émerger sur Terre par pur hasard. C'est pourquoi il suggère que la vie à base d'ADN est d'origine extra-terrestre – tout comme les peuples indigènes affirment que le serpent est d'origine cosmique ».
Ma femme écoutait avec inquiétude ces fragments de savoir réarrangés ; ils lui semblaient relever davantage de la folie que d'un bricolage inspiré.
Mais dans ma folie il y avait de la méthode. Alors que le regard rationnel tend à séparer les choses pour les comprendre, je cherchais au contraire à appliquer à la réalité une vision stéréoscopique, en lisant en parallèle des livres sur le chamanisme et sur la biologie moléculaire. Et ça marchait !
Plus j'avançais, et plus je voyais clair et riche. Seul ennui, cette démarche ouvrit les vannes à des correspondances étranges ou extravagantes, dont le déluge m'emporta.
Je ne citerai que quelques exemples.
Les taoïstes chinois représentent le yin et le yang, principe vital d'origine cosmique, par l'enroulement de deux formes serpentines et complémentaires.
Selon le biologiste moléculaire Christopher Wills, « Les deux chaînes d'ADN ressemblent à deux serpents enroulés autour d'eux-mêmes dans une sorte de rituel amoureux ». En effet, l'ADN est une seule molécule constituée de deux chaînes complémentaires. C'est parce qu'il est à la fois simple et double qu'il peut être dupliqué.
Dans les traditions mythologiques, bon nombre des serpents cosmiques sont figurés comme étant à la fois simples et doubles.
Les serpents mythiques sont souvent énormes. La tête du monstre-serpent Typhon (mythologie grecque) touche les étoiles ; le poisson-oiseau du taoïste Chuang-Tsu mesure « je ne sais combien de milliers de stades » ; certaines représentations africaines du serpent Ouroboros le montrent faisant le tour de la terre.
Mais l'ADN des cellules humaines n'est pas en reste. L'ADN d'une seule cellule aurait, si on le déroulait, deux mètres de long, soit un fil qui serait un milliard de fois plus long que large – comme si, toutes proportions gardées, votre petit doigt s'étendait de Paris à Los Angeles. Si l'on pouvait attacher tous les fils d'ADN d'un corps humain les uns aux autres, ils formeraient un filament de deux cent milliards de kilomètres de long – l'équivalent de soixante-dix allers et retours entre Saturne et le Soleil.
Sur la piste du serpent, il est facile de se perdre.
Je m'y suis donc perdu, tel un astronaute hypnotisé par ce qu'il découvre à travers son hublot.
Une dizaine de semaines plus tard, cependant, ma femme réussit à me convaincre qu'il était temps de redescendre et de rapporter aux autres ce que j'avais vu.
Pour revenir sur Terre, j'entrepris d'étudier la biologie moléculaire de la même manière que j'avais étudié le chamanisme : en lisant beaucoup et en prenant des notes catégorisées. Par ailleurs, je résolus qu'après tant d'années d'incrédulité systématique, j'allais prendre les chamanes au mot.
Je me mis donc à explorer la biologie moléculaire avec le rationalisme comme véhicule et le chamanisme comme boussole.
Les chamanes amazoniens affirment que certaines plantes psychoactives [contenant des molécules agissant sur le cerveau humain] influencent les esprits de façon précise. Ils disent, par exemple, que le tabac donne aux esprits un « appétit quasi insatiable » pour leur « feu ».
Je partis à la recherche d'une connexion analogue entre la nicotine et l'ADN d'une cellule nerveuse du cerveau humain, et trouvai que lorsqu'une molécule de nicotine s'insère dans le récepteur nicotinique d'une cellule cérébrale, elle provoque un
influx d'atomes électriquement chargés qui incitent l'ADN à construire d'autres récepteurs nicotiniques. Donnez de la nicotine à l'ADN de votre cerveau, et il en redemande, aussi insatiable de tabac que le sont les esprits !
Il me fallut plusieurs semaines pour trouver, puis comprendre, les différents fragments de savoir scientifique concernant les récepteurs neurologiques et la stimulation de l'ADN par la nicotine.
Mais au bout du compte, je me trouvai avec, en mains, une traduction des notions chamaniques en concepts scientifiques actuels, qui les rendait compréhensibles et démontrait leur pertinence.
Je passai une année à explorer la biologie moléculaire. Il me serait difficile de dire ici tous les points où elle recoupe le chamanisme : ces deux domaines de connaissance, qui semblaient séparés jusqu'à présent, s'emboîtent à de multiples niveaux. J'ai essayé d'en faire la démonstration détaillée dans un livre, « Le serpent cosmique, l'ADN et les origines du savoir ».
Peu après que j'eus fini de rédiger cet ouvrage, en juillet 1995, je fis le voyage du Pérou pour discuter des conséquences éventuelles de mes hypothèses avec les représentants de plusieurs organisations indigènes. Si elles étaient vérifiées, en effet, cela signifierait que les peuples indigènes disposent, à travers les visions de leurs chamanes, d'un savoir bio-moléculaire d'une valeur inestimable.
La première fois que j'en parlai aux étudiants indigènes de l'École pour l'éducation bilingue et interculturelle d'Iquitos, un seul d'entre eux, du fond de la salle, prit la parole : « Vous avez finalement compris, me dit-il, que ce que nous disons est vrai. Mais si vos collègues scientifiques prennent notre savoir au sérieux, qui nous garantit qu'ils agiront de manière éthique ? La façon dont ils se sont comportés jusqu'à présent ne
nous rassure guère, d'autant que travailler avec les esprits sans éthique est suicidaire ».
Je lui répondis que la question était bonne, mais qu'ils allaient devoir y réfléchir eux-mêmes.
C'est en effet l'une des choses que j'ai découvertes au cours de cette enquête : que nous soyions biologistes moléculaires, Indiens d'Amazonie ou anthropologues, nous avons tous tellement à apprendre – et d'abord les uns des autres.
Dix mois plus tard, je retournai à nouveau à Iquitos. Le motocarro me déposa devant le dortoir des étudiants indigènes qui m'avaient invité à faire un nouvel exposé. Je me dirigeai vers la salle de réunion, où quelque quatre-vingts jeunes hommes et jeunes femmes étaient en train de s'asseoir sur des bancs alignés devant un tableau noir. C'était un vendredi soir, la nuit était moite, les étudiants me semblaient un peu distraits. Pour animer
l'assistance, je lui demandai d'emblée si elle avait des questions. Après un long silence, quelqu'un lança : « Nous aimerions savoir si vous avez pu tester les hypothèses que vous nous avez présentées ici l'an passé ».
Promettant de ne point éluder la question, je commençai par évoquer devant les étudiants l'histoire de la vie sur Terre telle que la science la présente aujourd'hui, depuis la naissance de notre planète sous la forme d'une boule de magma, jusqu'à l'apparition à sa surface, il y a quatre milliards d'années, de la vie évolutive : des bactéries qui se sont transformées peu à peu en plantes, en poissons, en amphibiens, en reptiles, en dinosaures, en mammifères, et enfin en singes et en hominidés. Je leur dis que le cerveau des hominidés avait triplé de volume au cours des derniers quatre millions d'années : de ce que l'on sait de l'histoire de la biologie, jamais un autre organe ne s'est développé de façon aussi spectaculaire.
Je leur parlai de fossiles, des techniques de datation au carbone 14, je leur expliquai que la science elle-même est un phénomène récent : la biologie n'a que deux cent ans, la technique du carbone 14 a moins de soixante ans, et le rôle de l'ADN est compris depuis moins d'un demi-siècle.
Je leur dis que la biologie est née par opposition à la religion et se fonde sur l'idée qu'il n'y a dans la nature aucune intelligence ni aucun plan. Je leur montrai des dizaines de pages de publicité de compagnies pharmaceutiques, arrachées dans des numéros récents de la revue « Nature », couvertes de doubles hélices et autres références à l'ADN. Dans le monde matérialiste où je vis, leur dis-je, la biologie est un business. Elle considère les deux serpents entrelacés comme un simple produit chimique, un vulgaire acide désoxyribonucléique. Elle ne peut admettreque l'ADN soit animé par une conscience, sauf à contredire les présupposés fondateurs de la discipline.
Jacques Monod dit que l'on ne peut envisager que la nature ait un but, « fût-ce provisoirement ou dans un domaine limité », à moins de sortir du domaine même de la science.
Bref, leur dis-je, il faudrait, pour que mes hypothèses puissent être testées, que des biologistes moléculaires institutionnellement respectés trouvent de l'information bio-moléculaire dans les hallucinations des ayahuasqueros – mais comme ces biologistes institutionnels ne peuvent admettre d'y trouver une telle information, mes hypothèses ne peuvent pour l'instant être testées !
Cette fois-ci, les questions fusèrent. Par exemple : «Docteur, est-ce que vous pensez que dans dix mille ans nos têtes seront beaucoup plus grandes qu'aujourd'hui ? » Je répondis que je n'en savais rien, mais que tout était possible. Jusqu'à ce qu'une dernière question surgisse du fond de la salle :
« Est-ce que vous êtes en train de nous dire que les scientifiques nousrattrapent ? — Oui, répondis-je, exactement ».
Sur la piste du serpent, on finit par s'apercevoir que souvent les choses sont à l'envers, ou sens dessus dessous, ou les deux à la fois.