Ballade Ecossaise
Année 1995. La tempête de la nuit a chassé les brumes du large, découvrant les îles Orcades, si proches dans la lumière du Nord. La lande ocre s'habille de roche minée par la mer. Fin d'un pays, mais s'arrête t'il ici ?
Point culminant du voyage, maintenant les pancartes indiqueront le sud. En route vers Inverness. Les moutons jouent comme des chiens sur leurs routes larges comme un chemin. Les véhicules sont rares, et celui ci me fonce droit dessus ! Aie, le naturel me dérive à droite dans cette île gauchère !
On the road again…jusqu'au Loch Ness.
Autobus de touristes, salle de projection en l'honneur du monstre statufié en véritable plastique. Son effigie orne des dizaines de T-shirt en devanture des boutiques, orgie Nessie–anique. Je laisse le dinosaure aux yeux tristes pour continuer le tour du loch.
La noirceur des eaux tourbeuses impressionne même sans otarie géante en surface… La bruine se transforme en pluie, coup d'œil sur la sacoche de réservoir, la carte m'indique un camping à quelques km. La tente est un brin grotesque, armature tordue par les rafales de la nuit dernière, mais elle finira le voyage. Assis sous son abri, le café me brûle les lèvres, la moto refroidit distillant des cliquetis qui fleurent bon la tourbe et la bruyère. Dans l'ouverture de toile je regarde l'autre rive du Loch, une de ces bâtisses est le manoir de Boleskine House, demeure de Crowley et de Jimmy Page…
Qui lance un riff étourdissant !
Toujours l'année 1995. Paris, tournée «No quarter » Page et Plant re-visitent les standards du « dirigeable» accompagnés par un orchestre classique et égyptien.
Souvenirs de radio planquée sous les draps pour écouter les émissions de la nuit. Au matin, odeur de Nesquik avant l'école, images adolescentes en noir et blanc … Led Zeppelin joue ce soir.
Franck