Elle...
Ses yeux pendent, sans désir, de ses orbites creuses
Aucun attrait en Elle pour ce qui s'obtient
Rien ne peut la combler, hormis l'inépuisable
Sans briller Elle luit, et reluit
Des soleils qu'Elle avale pour nourrir sa noirceur.
Un regard qui La cherche ne La retiendra pas.
Que pourrait-Elle trouver dans des yeux qui La figent?
Un regard qui La veut ne La touchera pas.
Que pourrait-Elle trouver dans des yeux qui implorent?
Aux amants à genoux qui supplient et L'attendent jamais Elle se donne.
Aux Errants décharnés que la peur a quitté jusqu'à la moelle mm de leurs os
Que l'amour a vidé de l'attente d'un autre
Qui jouissent déjà en eux de leur moitié comme Elle jouit de la sienne
Elle va s'offrir d'Elle-même aux croisés des chemins
Elle les laissera seuls, droits, calcinés dans une aube qui pointe.
Ses pieds qu'ils ont baisé ne laissent pas d'empreinte
Ses pas vides de traces ne marquent aucun sentier
Au plus obscur Elle va solitaire
Au plus sombre Elle se glisse en secret
Car au coeur des ténèbres dans le plus noir du noir Elle dance et jubile
Chevauche la lumière
Nous appelons silence ses hurlements de joie
Dominique-Jacqueline Feraud