Interaction du mal et des croyances
Il est amusant de constater qu'au fil du temps et de l'histoire, la plupart des faits relatant quelque apparition d'un mauvais esprit, diable ou malin, se passe toujours non loin d'un lieu de culte fréquenté par des fidèles. La plupart des cas de possession, grands procès de sorcellerie, affaires diaboliques et dérivés, se passent dans des couvents, des églises, des prieurés, des villages à la population très pieuse. De là nous pouvons émettre plusieurs hypothèses (si l'on considère, bien entendu, qu'il se passe réellement quelque chose). La prémière étant que les démons s'attachent à corrompre ce qui est le plus difficile à corrompre (en théorie...), à savoir ceux dont l'âme est pure. Cela relèverait d'une certaine "sportivité" qui n'est cependant pas trop en accord avec la prétendue psychologie de ces ennemis du genre humain.
Le principal trait de caractère du malin étant l'orgueil, nous pouvons aussi discerner ici une de ces manifestations. En effet, rien de mieux que de pouvoir se vanter d'avoir corrompu une âme pure et soit-disant vouée à Dieu et au bien. La réaction du démon sera de dire "voyez, que ce soit n'importe qui, je peux l'attirer à moi". De là à affirmer que le "côté obscur" est le plus fort, il n'y a qu'un pas...
Une autre hypothèse relève du bien-fondé même de ces actes : si le malin s'attaque essentiellement à ceux qui sont croyants (donc, toujours selon la théorie, ceux à qui il peut faire peur), il est fort probable que ses actes n'ont aucune emprise sur ceux qui n'y croient pas (les sorciers hérétiques quant à eux, sont possédés suite à une invocation, et non à une simple "attaque" du mal). On pourrait donc extrapoler en prétendant que la principale nourriture des démons est la peur qu'ils inspirent, et qui exerce autour de ses prétendues proies un genre d'"aura" lui permettant de les repérer.
On peut aussi distinguer un phénomène plus "physique", qui serait un problème énergétique. Les lieux de cultes sont sensés recueillir énormément d'énergie psychique (de part leur ambiance, leur construction, et le nombre de prières qui y sont proférées). Il est possible que ces "remous" énergétiques, favorisant un contact avec le "ciel", soient décelables aussi du côté des enfers... les démons, attirés par un mouvement anormal, s'empressent de venir prendre part à la fête. Ils trouvent sur place une population de gens dont l'esprit est particulièrement fragile à leurs assauts.
Les couvents et abbayes, d'autre part, recèlent une importante population de gens privés de l'apport du sexe opposé... il pourrait s'en suivre une intense frustation sexuelle, permettant au démon de cultiver la tentation. De nombreux abbés, curés et autres évêques furent impliqués dans des affaires louches à caractère sexuel, souvent suivies ou précédées d'affaires de possession, sorcellerie ou pactes.
Bien entendu, nous considérons pour chacune de ses théories que le côté "sceptique" est le plus valable, à savoir que tout ceci reste une invention humaine, et qui prend d'ailleurs une signification ainsi qu'une cause. En effet, il est facile à l'auteur du crime de se défendre en disant "aidez-moi, je suis la proie du démon". Le moine ayant fait voeu de célibat voit peut-être son esprit s'altérer au fil du temps, et il sombre alors dans une frénésie sexuelle pouvant le mener aux pires actes. D'autres, dont le cerveau pourrait mal supporter les rigueurs de la vie monacale, deviennent fou et s'inventent des présences.
Théorie et histoire par Pen of Chaos