La Déesse
La Déesse
par Starhawk (extrait de The Spirale Danse, New York, 1979)
Le symbole primaire de l'indicible, c'est la déesse. Sous une infinité d'aspects et des milliers de noms, derrière tant de métaphores, elle est réalité divine manifestée, omniprésente à toute vie, en chacun de nous. La déesse n'est pas séparée du monde, elle est le monde et inclut toute chose : la lune, le soleil, la terre, les étoiles, la pierre, la semence, la rivière, le vent, la vague, la feuille et la branche, le bouton et la fleur, la griffe et le croc, la femme et l'homme. Dans la witchcraft, la chair et l'esprit sont un. La religion de la déesse est inimaginablement ancienne, mais la witchcraft d'aujourd'hui pourrait aussi s'appeler la Nouvelle Religion. Plus qu'une renaissance, la witchcraft se recrée et la femme est le moteur de ce renouveau en réveillant activement la déesse, image de l'héritage et des bienfaits du pouvoir féminin.
Le déclin du culte de la déesse a privé la femme de modèle religieux et de système spirituel correspondant à ses besoins et à son expérience. Le dieu mâle caractérise les religions occidentales et orientales. Avatars, prêcheurs, prophètes, gourous et bouddhas sont quasiment tous des mâles. La femme n'est pas encouragée à explorer sa propre force et sa réalisation. Soumise à l'autorité mâle, elle doit s'identifier aux perceptions masculines et à leurs idéaux spirituels, renier son corps, étouffer sa sexualité, couler sa conception du monde dans le moule masculin.
Le symbole de la déesse n'est pas une structure parallèle à celle du dieu-père. La déesse ne régit pas le monde ; elle est le monde. Manifestée en chacun de nous, chacun peut la connaître intérieurement dans sa diversité magnifique. Elle ne requiert pas la domination d'un sexe sur l'autre et n'accorde aucune autorité aux chefs hiérarchiques temporels. Dans la witchraft, chacun doit révéler sa propre vérité. La divinité est vécue sous l'aspect de notre propre forme, féminine ou masculine, car elle a aussi un aspect mâle. Le sexe devient un sacrement et lareligion consiste à relier l'être au cosmos. En tant que femme, la déesse nous incite à percevoir notre divinité, à sentir que notre corps est sacré
Mais la déesse est toute aussi importante pour l'homme. Pour être moins évidente, l'oppression des hommes eux-mêmes dans le système patriarcal, dominé par un dieu paternaliste, n'en est pas moins tragique que pour la femme. L'homme est intérieurement divisé, d'une part, en un soi spirituel, censé mater son émotivité et, d'autre part, en ses instincts animaux. Il doit lutter contre lui-même, en Occident, pour vaincre le péché, en Orient, pour tuer le désir et éteindre l'égo.
Notre culture actuelle inculque aux hommes que la virilité exige une absence d'émotion. On le dresse à fonctionner sur le mode militaire, à réprimer toute émotion, à ignorer les messages du corps. Il est censé supporter l'inconfort, la douleur et la peur, pour mieux se battre et conquérir, que ce soit sur le champ de bataille, dans la chambre à coucher ou dans sa profession. Il doit être agressif et dominant, elle, passive et soumise. Dans le patriarcat, hommes et femmes fonctionnent au sein d'une hiérarchie où ceux d'en haut dominent et soumettent leurs subordonnés.
Pour la femme, la déesse symbolise son être le plus profond, le pouvoir libérateur, nutritif et bénéfique. Le cosmos est modelé comme le corps de la femme, qui est sacré. Toutes les phases de la vie sont sacrées. L'âge est une bénédiction, non une malédiction. La déesse ne restreint pas la femme à n'être qu'un corps, elle éveille l'esprit, le mental, les émotions. A travers elle, la femme peut connaître la puissance de sa colère et de son agressivité, tout comme la force de son amour.
par Starhawk (extrait de The Spirale Danse, New York, 1979)
Le symbole primaire de l'indicible, c'est la déesse. Sous une infinité d'aspects et des milliers de noms, derrière tant de métaphores, elle est réalité divine manifestée, omniprésente à toute vie, en chacun de nous. La déesse n'est pas séparée du monde, elle est le monde et inclut toute chose : la lune, le soleil, la terre, les étoiles, la pierre, la semence, la rivière, le vent, la vague, la feuille et la branche, le bouton et la fleur, la griffe et le croc, la femme et l'homme. Dans la witchcraft, la chair et l'esprit sont un. La religion de la déesse est inimaginablement ancienne, mais la witchcraft d'aujourd'hui pourrait aussi s'appeler la Nouvelle Religion. Plus qu'une renaissance, la witchcraft se recrée et la femme est le moteur de ce renouveau en réveillant activement la déesse, image de l'héritage et des bienfaits du pouvoir féminin.
Le déclin du culte de la déesse a privé la femme de modèle religieux et de système spirituel correspondant à ses besoins et à son expérience. Le dieu mâle caractérise les religions occidentales et orientales. Avatars, prêcheurs, prophètes, gourous et bouddhas sont quasiment tous des mâles. La femme n'est pas encouragée à explorer sa propre force et sa réalisation. Soumise à l'autorité mâle, elle doit s'identifier aux perceptions masculines et à leurs idéaux spirituels, renier son corps, étouffer sa sexualité, couler sa conception du monde dans le moule masculin.
Le symbole de la déesse n'est pas une structure parallèle à celle du dieu-père. La déesse ne régit pas le monde ; elle est le monde. Manifestée en chacun de nous, chacun peut la connaître intérieurement dans sa diversité magnifique. Elle ne requiert pas la domination d'un sexe sur l'autre et n'accorde aucune autorité aux chefs hiérarchiques temporels. Dans la witchraft, chacun doit révéler sa propre vérité. La divinité est vécue sous l'aspect de notre propre forme, féminine ou masculine, car elle a aussi un aspect mâle. Le sexe devient un sacrement et lareligion consiste à relier l'être au cosmos. En tant que femme, la déesse nous incite à percevoir notre divinité, à sentir que notre corps est sacré
Mais la déesse est toute aussi importante pour l'homme. Pour être moins évidente, l'oppression des hommes eux-mêmes dans le système patriarcal, dominé par un dieu paternaliste, n'en est pas moins tragique que pour la femme. L'homme est intérieurement divisé, d'une part, en un soi spirituel, censé mater son émotivité et, d'autre part, en ses instincts animaux. Il doit lutter contre lui-même, en Occident, pour vaincre le péché, en Orient, pour tuer le désir et éteindre l'égo.
Notre culture actuelle inculque aux hommes que la virilité exige une absence d'émotion. On le dresse à fonctionner sur le mode militaire, à réprimer toute émotion, à ignorer les messages du corps. Il est censé supporter l'inconfort, la douleur et la peur, pour mieux se battre et conquérir, que ce soit sur le champ de bataille, dans la chambre à coucher ou dans sa profession. Il doit être agressif et dominant, elle, passive et soumise. Dans le patriarcat, hommes et femmes fonctionnent au sein d'une hiérarchie où ceux d'en haut dominent et soumettent leurs subordonnés.
Pour la femme, la déesse symbolise son être le plus profond, le pouvoir libérateur, nutritif et bénéfique. Le cosmos est modelé comme le corps de la femme, qui est sacré. Toutes les phases de la vie sont sacrées. L'âge est une bénédiction, non une malédiction. La déesse ne restreint pas la femme à n'être qu'un corps, elle éveille l'esprit, le mental, les émotions. A travers elle, la femme peut connaître la puissance de sa colère et de son agressivité, tout comme la force de son amour.