Autre adepte des pratiques occultes, Catherine Deshayes, épouse Monvoisin, sage-femme de profession et accessoirement avorteuse. Après la mort de son mari, un certain Lesage, son amant, associé à un prêtre sataniste, l'abbé Mariette, initie la Voisin à la magie noire. Le lieutenant de police La Reynie qui, quelque temps auparavant, a informé Louis XIV ' que son royaume [est] gangrené par tout un monde de sorciers et de magiciennes ', fait arrêter la Voisin. Il se dit à l'époque que dans le jardin de sa maison, rue Beauregard (dans l'actuel quartier Bonne-Nouvelle), elle a fait édifier un four pour y brûler 2 000 foetus et nouveau-nés sacrifiés lors de messes noires ; qu'elle fabrique des aphrodisiaques et, surtout, que nombre de nobles dames viennent lui acheter ces poudres pour se faire aimer... ou ' pour éternuer une dernière fois... 'De fait, les noms cités lors de son procès figurent au gotha du Paris de l'époque : la duchesse de Bouillon, la duchesse de Vivonne, la comtesse de Soissons, la comtesse de Gramont, la vicomtesse de Polignac, la maréchale de La Ferté. Mais surtout, comble du scandale : Mlle Desoeillets, demoiselle de compagnie de la Montespan, l'ancienne favorite du roi remplacée un temps par Mlle de Fontange, morte dans d'étranges circonstances... Aussitôt, le tribunal fait suspendre les séances publiques et la Voisin est envoyée au bûcher en 1680. En 1682, Louis XIV donne l'ordre d'interrompre les séances de la Chambre ardente - qui traitait des affaires de sorcellerie -, fait placer les documents dans un placard secret, avant de les détruire lui-même.
Un scandale étouffé
La Voisin et la Montespan. Malgré le scandale, la favorite ne quitte la cour qu'à 50 ans, pour entrer dans un couvent avant de finir ses jours à Boubon-l'Archambault.