Le paganisme, religion de la nature

 

Le paganisme, qui est religion du cosmos, ni bonne ni mauvaise mais par-delà le bien et le mal (titre d’un ouvrage de Nietzsche) n’a rien à voir avec le satanisme, « religion » du mal.

Zeus par exemple est un dieu sauveur mais aussi un dieu qui collectionne déesses et mortelles. Arès est lui aussi un dieu sauveur mais il est aussi un dieu meurtrier.

Aphrodite protège les femmes au foyer mais aussi les prostituées.

Apollon protège les hommes mais il les punit parfois en leur envoyant des maladies. Les dieux ne sont ni bons ni mauvais car ils ignorent ces notions. Mais ils protègent le monde de la destruction et luttent contre les démons.

Thor comme Héraclès détruisent les Géants et les dragons pour le bien de l’humanité mais le sauveur Héraclès a aussi tué ses enfants lors d’une crise de folie.

Indra, dieu protecteur de l’univers, qui a tué les dragons Vritra et Ahi, est aussi un dieu adultère et ivrogne           

Les païens ont une moralité et une sexualité normale. Le paganisme condamne l’adultère, comme en Grèce et à Rome, le vol, le meurtre, l’homosexualité, la bigamie…

Mais ils ne le font pas au nom d’une prétendue morale universelle. Chaque peuple a ses propres règles, ses propres conventions.

Or le satanisme se pose comme un élément de rupture avec le monde naturel et avec l’ordre, ce qui est bien le contraire du paganisme authentique. Car, si le paganisme n’a pas une morale manichéenne du bien et du mal, il a une morale de l’honneur, ce qui ne peut qu’inciter les païens à avoir uneconduite droite et rigoureuse. Le sataniste ne tient aucun compte d’une morale, sous quelque forme qu’elle soit, et se place donc au service du désordre

En ce sens, le satanisme permet à ses fidèles de se placer hors de toutes conventions et de céder au pire des “pêchés” selon le paganisme, l’hybris.

On présente faussement le paganisme comme une religion qui place l’homme au-dessus de sa condition.

 Le satanisme répond en vérité à cette analyse car il correspond à une philosophie de l’homme au-dessus des lois de la nature, ce qui est bien l’hybris, c’est à dire un orgueil démesuré. Or la religion grecque par exemple nous enseigne la séparation des immortels, les Dieux, des mortels.

Ceux des mortels qui voudraient aller plus haut que les dieux sont punis. Icare, qui voulait atteindre le Soleil, fut tué. Et Bellérophon monté sur Pégase qui voulait aller plus haut que l’Olympe, fut foudroyé par Zeus.

Le satanisme met l’hybris en avant, le paganisme n’y voit pas de plus grand crime. Et, à titre d’exemples, pour avoir voulu tromper les dieux, Sisyphe, Tantale ou Prométhée furent punis et envoyés dans le Tartare

Le sataniste vit dans un autre monde et déteste celui-ci. Le païen au contraire aime le monde. Il vit en communion avec la nature, avec les éléments, avec les animaux, avec le Soleil.

La nature est sacralisée; y vivent lutins, sylphides, naïades, sirènes, oréades. Les montagnes sont les lieux sacrés des dieux de la lumière, le Parnasse d’Apollon, le Dictê de Zeus, l’Olympe, le Mont Meru, comme le sont les arbres (le chêne de Zeus, l’arbre cosmique Irminsul…). Les animaux sont respectés et associés aux dieux (la chouette d’Athéna, le loup d’Arès, l’aigle de Zeus, le corbeau d’Hermès, les boucs de Thor

La symbolique animale selon le paganisme et le satanisme est ainsi particulièrement manifeste de cette opposition. Le loup par exemple est à l’honneur aussi bien chez le païen que chez le sataniste.

 Pour le païen, le loup est un animal noble, à respecter pour son amour de la liberté, pour son lien communautaire fort, c’est à dire l’esprit de la meute, pour ses valeurs guerrières de courage et de ténacité.

Pour le sataniste, le loup est à l’honneur par le fait que c’est un prédateur qui se nourrit de bêtes tués et pour la prétendue cruauté qu’ils lui prêtent.

Pour le païen, le corbeau est un animal doué se sagesse, lié à Hermès par exemple ou à Odhinn. Il était aussi respecté pour son esprit combatif.

 Pour le sataniste, le corbeau est honoré parce qu’il se nourrit de cadavres. On voit bien la différence considérable. Celui qui ne rentre pas dans les détails pourrait se tromper et pourtant cela n’a rien à voir. Quant au mouton par exemple, le païen y voit un animal à la mentalité plutôt servile alors que le satanisme y voit un animal innocent donc qui ne leur plaît pas. Là encore, il y a opposition manifeste   




06/02/2006
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