Le symbolisme de la triade
Les Trois Grâces Le trois est un nombre hautement symbolique, universellement fondamental. Il synthétise la Tri-unité de l'être vivant, il est le produit de l'union du Ciel et de la Terre.
Deux forces opposées mais complémentaires s'attirent. Lorsqu'il n'y a pas de conflit entre elles, elles en engendrent obligatoirement une troisième, la résultante. L'unité 1 trouve son complémentaire dans le 2 pour engendrer le 3. Cette triade devient à son tour une unité.
Les triades féminines sont caractéristiques du mode de pensée de l'antiquité , que ce soit dans le monde gréco-romain, dans le monde celtique, dans le monde oriental. Exemple : les Grâces, les Heures, les Parques, les Matres.
Hécate déesse de la nuit, est triple selon le rythme lunaire (lune montante, lune pleine, lune descendante). On la représentait souvent comme une femme à trois corps, ou comme trois femmes adossées à une colonne qui symbolisaient les trois aspects de la divinité. Ces trois figures n'en font qu'une : chacune a son existence propre quant à ses attributions et à la fonction qu'elle remplit mais elle participe de la même unité fondamentale qui la fait être trois en une.
Le culte des triades féminines s'est perpétué jusqu'à nos jours, par exemple, dans les régions alpines sous la forme de trois saintes légendaires, les « trois Beth », Ainbeth, Wilbeth, et Warbeth. Elles se nomment parfois Catherine, Barbara et Lucie .
Autre exemple : les Saintes Maries de la mer qui sont une survivance du culte des matres. Les matres étaient des déesses mères protectrices, symboles de fécondité. Elles allaient toujours par trois. Il est intéressant de noter qu'autrefois, les « Saintes-Maries-de-la-Mer » se nommaient « les trois Maries ». Le christianisme aidant, les trois Matres, les trois Mères, sont devenues des « Maries ».
A Mignière, près de Chartres, il existe un autre lieu de pèlerinage dédié aux trois Maries .
On retrouve ces trois Maries dans les évangiles, sans que leurs origines païennes ne soient totalement masquées, au tombeau, le jour de la résurrection, où les trois femmes apportèrent des aromates pour embaumer le Christ.
L'évangile selon Philippe (apocryphe) est plus précis sur cet épisode que les évangiles canoniques, car non corrompu par les scribes du dogme de Nicée.
Logion 32 :
«Elles étaient trois qui marchaient toujours avec le Maître
Marie, sa mère, la soeur de sa mère, et Marie de Magdala
qui est comme sa compagne
car Marie est pour lui, une soeur, une mère, et une épouse.»
Ainsi chacune de ces saintes femmes est une Marie et, comme une triade engendre trois autres triades, chaque Marie est à la fois une mère, une soeur et une épouse.
La vierge Marie est triple aussi parce qu'elle est la mère charnelle de Jésus, la Vierge qui doit enfanter, la Reine du ciel.
Les Saintes Femmes au tombeau
Marie-Madeleine forme elle-même une triade. Bien qu'à aucun moment il ne soit dit explicitement que ces trois personnes n'en fassent qu'une, la tradition admet l'unité des trois femmes sous le nom générique de Marie-Madeleine. Les évangiles nous montrent ses trois visages, ses trois personnalités, les trois aspects de son évolution spirituelle :
La pécheresse repentie : Elle est pardonnée.
Marie la soeur de Marthe et de Lazare : Elle est initiée.
Marie de Magdala : Elle voit le Christ ressuscité.