Les origines de Dracula

Le plus célèbre de tous les vampires restent encore sans doute le comte Dracula immortalisé par l'écrivain Irlandais Bram Stoker.
Dans chapitre XVIII du roman, l'héroïne Mina Harker note :

“Ce doit être ce même voïvode Dracula qui fonda sa renommée en traversant le grand fleuve et en allant battre le Turc à la frontière même de la Turquie.
S'il en est ainsi, il ne s'agit pas d'un homme ordinaire, car à l'époque, et pendant les siècles qui suivirent, on parla de lui comme du fils le plus habile et le plus audacieux mais aussi le plus courageux du “pays par-delà la forêt”.(…)
Les Dracula appartenaient à une illustre et noble race, encore que certains d'entres eux, s'il faut en croire les contemporains, aient eu des rapports avec le Malin. Ils se mirent à son école et apprirent ses secrets” …


Ce voïvode Valaque surnommé Dracula, “le fils du diable”, fut un prince du XVème siècle à la réputation sanglante, Vlad III Tepes, né en Transylvanie et membre de l'ordre du dragon, qui régna sur la Valachie pendant quelques années troublées.
Il est encore respecté aujourd'hui dans les pays roumains comme un personnage historique important, et généralement considéré comme sanguinaire mais juste.

A cette époque, les pays roumains étaient divisés en trois : la Transylvanie, la Valachie et la Moldavie, et de nombreux conflits engendraient des combats toujours très meurtriers. Il paraissait donc naturel qu'un homme au pouvoir fasse couler beaucoup de sang… Et pour ça, Dracula semblait avoir une certaine prédilection…

La légende raconte que Vlad “Tepes”, “l'empaleur”, comme son père et d'autres membres de l'ordre du dragon, aurait conclu un pacte avec le diable… Et serait ainsi devenu vampire.
Originaire de Valachie, Vlad III est né au alentours de 1430, durant l'exil de son père Vlad II Dracul en Transylvanie. Il avait plusieurs frères et des questions de rivalités politiques virent rapidement le jour. Situé entre le royaume de Hongrie et l'Empire Turc, la principauté est obligée de se plier au roi Mathias Corvinus de Hongrie, et de verser un tribut au sultan Turc, qui cherchent tous les deux à placer au pouvoir un prince à leur solde.

Vlad II Tepes monte sur le trône en 1448, est évincé une première fois, puis rétabli de 1456 à 1462.
C'est aussi en 1456 qu'il épouse sa première femme, dont les légendes disent qu'elle se suicide en se jetant depuis le château du comte dans les eaux du fleuve Arges.
Ses premières mesures lorsqu'il prend le pouvoir sont pour conclure une alliance entre le royaume de Hongrie et les saxons de Transylvanie. Pourtant, cela ne fonctionne pas car il garde l'espoir d'une Valachie indépendante, et instaure une politique protectionniste contraire aux intérêts des marchands saxons.

Obligé de s'enfuir, il est tout de même emprisonné sur les ordres du roi de Hongrie lui même, inquiété par la renommé de terreur qui commence à précéder Dracula, exagérée encore par les rumeurs que les Turcs s'efforcent de faire circuler afin de le discréditer.

On peut trouver des gravures le représentant en train de déjeuner devant une véritable forêt d'adversaires empalés… Certains récits racontent que son goût du sang était un tel besoin qu'il allait, en captivité, jusqu'à empaler des rats ou d'autres petits animaux qu'il arrivait à attraper.
La durée de son emprisonnement est largement contestée, car ce n'est qu'en 1474 que Dracula vit librement à la cour Hongroise, et pourtant il épouse dès 1466 la propre sœur de Mathias Corvinus, Helen, dont il a très rapidement deux fils.

Quoi qu'il en soit, il semble qu'il ai progressivement gagné une nouvelle considération de la part du roi de Hongrie, car il participe à nouveau à quelques opérations militaires dans lesquelles il se fait remarquer pour sa fermeté cruelle, jusqu'à ce qu'en 1476 son armée soit vaincue par les Turcs et sa tête ramenée en trophée au sultan Mahomet II.

En 1931, des archéologues allemands visitent la chapelle du couvent de Snagov, sur une île au milieu d'un lac, près de Bucarest, sur laquelle Dracula aurait été enseveli.
Ils pénètrent à l'intérieur, mais découvrent un tombeau vide…
Ce n'est qu'en 1971, alors que la légende soulèvent une véritable polémique, que la commission roumaine des monuments historiques envoie Georges Florescu, historien, et Dinu Rosetti, architecte, à la recherche des restes de Dracula.
Ils les découvrent finalement non pas sous la dalle à l'inscription effacée prétendue comme son tombeau, mais plus loin près du porche de la chapelle.

Les restes sont alors transportés vers un musée de Bucarest, et disparaissent mystérieusement en cour de route… Normal, bien sûr, puisqu'il est immortel…



17/04/2006
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