Messes noires

Afin de suivre avec le maximum de liberté la turpitude et le vice, le clergé élisait les évêques et les papes parmi les prélats les plus corrompus. Les quelques opposants à son immoralité étaient insultés, dénigrés, ou même assassinés avec des tisanes ou des hosties empoisonnées.

Et pendant que par les moyens les plus lâches l'Église instruisait des procès contre des innocents par des lettres anonymes de délation, le clergé et les nobles organisaient des orgies basées sur ces rites macabres appelés " Messes Noires", durant lesquels on égorgeait des enfants fournis par les monastères ou par les concubines mêmes des prêtres.

Sous le règne de Louis XIV des milliers d'enfants furent tués. Une seule prêtresse appelée Voisin en immola plus de deux-mille, et l'abbé Guiburg, un des prélats qui célébraient les messes noires pour la noblesse de la France - auxquelles participait activement la Montespan qui mettait à contribution sa nudité pour ces rituels - en tua pendant plusieurs années une moyenne de six par mois ! D'après un rapport du chef de la police de Paris, le lieutenant La Reynie, l'abbé Guiburg, manquant d'enfants pour ses sacrifices rituels, eut à deux reprises recours à ses propres fils, bâtards de ses innombrables concubines.

Le rite se déroulait en versant le sang de l'enfant égorgé dans un calice où il était mélangé avec ses sécrétions liquides et solides afin de former une pâte qui, à la suite d'une consécration satanique effectuée à l'image du rite eucharistique chrétien, était utilisée pour les simulacres et les sorts.

La Montespan, par exemple, la mettait dans la nourriture de Louis XIV afin de se garantir ses faveurs. Et tout comme l'abbé Guiburg, Manette (le vicaire épiscopal de Paris), les abbés Davot, Sebault, Lepreux, Le Sage et beaucoup d'autres, sans compter ceux qui sont restés inconnus, célébraient eux aussi des messes noires, comme en témoignent les chroniques de l'époque ainsi que d'innombrables rapports de police.

Dans ce monde de dépravation soutenu par une terreur exercée sur le peuple avec un cynisme et une cruauté sans précédents dans l'histoire de l'homme, les pontifes s'y immergèrent tellement que la plupart d'entre eux étaient des bâtards, nés des relations d'autres papes avec des concubines et des prostituées, ou de relations incestueuses.

Jean XII, Pape à seize ans, né de l'inceste du Pape Serge III avec sa fille Marozie de treize ans, fut l'amant de la même Marozie, sa mère. En pratique, Marozie fut à la fois la maîtresse de son père le Pape Serge III et de son fils le Pape Jean XII.
Il suffisait à l'époque d'exprimer une critique à propos de telles immoralités pour finir sur un bûcher sous l'accusation d'hérésie et de sorcellerie.

Avec la découverte des Amériques s'introduisit en Europe la syphilis. Pratiquement tout le clergé attrapa cette maladie et nombreux en moururent. Aucun ecclésiastique n'en sortit indemne, pas plus les papes eux-mêmes, tel Jules II et Léon X. Celui-ci, toujours grâce au caractère bâtard qui favorisait l'élection au siège de Saint-Pierre, devenu cardinal à quatorze ans, fut élu Pape à trente-six après avoir attrapé la syphilis à vingt-cinq. Sixte IV, concepteur de la Chapelle Sixtine, lui aussi syphilitique, eut deux enfants de sa plus grande soeur. Bisexuel, il fut un grand pédéraste et sodomite au point que, d'après ce qu'écrit le chancelier d'Infessura, nombreux reçurent de lui la pourpre cardinale comme récompense des faveurs sexuelles reçues. (Et n'oublions pas que Michel-Ange était homosexuel…)

Pape Sixte IV organisa la prostitution en instituant les bordels dont l'Église continua à être l'administratrice jusqu'à nos jours, c'est-à-dire jusqu'au moment où ils furent fermés par la loi Merlini. Les bordels institués par l'Église se comptaient par centaines dans tout le monde chrétien. Sources de gain assuré, les papes les assignaient souvent comme base de subsistance aux diocèses que les évêques partageaient à leur tour avec les paroisses, donnant à chacune d'elles une prostituée qui, devenue propriété de l'Église, versait tous les quinze jours le gain de son travail au curé (la quinzaine).

Parmi tous ces bordels, le plus grand, tant par sa perversité que par la grandeur de l'organisation, fut sans aucun doute le Vatican où chaque soir entraient des bandes d'homosexuels et de femmes travesties en hommes pour animer les orgies des nobles romains qui, en qualité de bâtards, étaient liés par une quelconque parenté avec les plus grands prélats et le pape lui-même.
Aux XVme et XVIme siècles, le 50 % de la population de Rome était formée de bâtards provenant soit des couvents, soit des bordels, et pour une grande partie des relations sexuelles des prêtres qui disposaient d'un nombre illimité de concubines.

Luigi Cascioli

 



07/03/2006
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