Répression sexuelle de l'Eglise

« Les hommes ont besoin au moins une fois par an de s’amuser pour décharger les instincts naturels qui ne peuvent être réprimés outre mesure. Comme les tonneaux, qui céderaient si de temps en temps on n’enlevait pas le bouchon pour décharger la pression, de la même façon ils éclateraient si en eux on faisait bouillir toujours et seulement la dévotion vers Dieu ».
(Extrait d’une lettre envoyée par Père Tillot en 1444 à la faculté de théologie de Paris).

Ces fêtes orgiaques voulues par l’Église afin de pouvoir décharger les propres adeptes de la pression qui s’accumulait en eux à cause de la répression sexuelle, continuèrent jusqu’en 1700 en assumant souvent un caractère extrêmement sacrilège, surtout quand elles étaient effectuées à l’intérieur des églises mêmes.

« À ces cérémonies, en plus de la population, participaient aussi les prêtres appartenant au clergé pauvre. Ces prêtres intervenaient seulement quand la cérémonie était commencée en se présentant, selon l’usage, en dansant et en chantant des vers obscènes et le plus souvent déguisés en femmes. Les rites religieux étaient parodiés en offrant à la place de l’hostie des boudins et en brûlant de vieilles chaussures au lieu de l’encens. Buvant sans retenue, ils se mélangeaient à la foule et parmi des rots et des vomissements ils montraient leur haine contre la répression ecclésiastique en faisant des imitations caricaturales de l’érotisme et en répétant les mouvements du coït et de la masturbation et, toujours au sein des déguisements, il y avait ceux qui montaient d’autres prêtres travestis en religieuses.

Et du moment que lors de ces occasions tout était permis, de façon sacrilège ceux-ci s’exaltaient sexuellement lors de lentes danses ecclésiastiques qu’ils trouvaient plus excitantes si accompagnées par de lents chants mortuaires. C’étaient de vraies bacchanales lors desquelles, de la manière la plus explicite, le peuple réagissait contre la répression de la morale chrétienne en exaltant Satan.
Ces fêtes permises par l’Église, n’étaient pas une concession due à une simple tolérance, mais elles étaient voulues et encouragées afin de donner une libération calculée aux fermentations humaines ». (extrait de « Journal pour tous» du 07/02/1863)

Mais la répression sexuelle qui était ainsi mitigée dans le monde religieux extérieur avec l’autorisation d’orgies collectives, produisit ses dommages dans ces lieux, je me réfère aux couvents, où l’on essaya, parce qu’aucun épanchement physique n’était permis, de satisfaire le sexe avec d’illusoires accouplements effectués par les religieux avec des partenaires spirituels : les sœurs avec Jésus-Christ et les moines avec la Vierge Marie.

Ces pénitents, qui dans la nomenclature religieuse étaient appelés « mystiques », en s’engageant, grâce à une conviction dérivant du plagiat, à respecter dans la forme la plus absolue l’observance d’une morale qui base la perfection spirituelle dans le reniement de tout plaisir qui vient de la chair, en réalité n’étaient, comme ils le sont, que des exaltés qui croyaient pouvoir réprimer impunément les lois naturelles qui imposent la reproduction par le moyen de l’épanchement des instincts sexuels.

Le drame qu’ils vivent, causé par une perpétuelle abstinence accompagnée par de continuels sévices sur leur corps pour le châtier comme une source intarissable de concupiscence (sévices qui les rendent parfaits masochistes), produit en eux des états d’aliénation mentale qui si pour l’Église ce sont des « extases », pour la psychanalyse ce sont au contraire des hallucinations dérivant de « troubles psychiques de répression sexuelle ».

Textes de
Luigi Cascioli



07/03/2006
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